Baptiste Dupré est un artiste, auteur compositeur interprète vivant à Burzet. Il s’y est installé au environ de l’année 2005 pour y trouver calme et inspiration.
Tout d’abord, comment êtes-vous arrivé dans le petit village de Burzet ?
Je suis arrivé à Burzet à cause d’une ruine, je voulais retaper une maison. J’ai vu une annonce, on est venu voir et on est tombé amoureux de la ruine mais surtout du village des montagnes alentours, de la rivière. A cette époque, j’étais accompagnateur en montagne et Burzet pour moi c’était le paradis.
Vous avez fait le buzz sur internet avec votre single le temps passe fin 2015. Comment l’avez-vous vécu ?
Franchement, juste après l’avoir posté sur le net, quand j’ai vu les vues qui montaient à toute allure, j’ai eu peur, je me suis dis « merde qu’est-ce que j’ai fait, je contrôle plus rien ». Et puis la peur s’est transformée en curiosité. Je trouve même une certaine poésie à voir une chanson qui vit sa vie toute seule sur la toile. ça confirme cette idée qu’une chanson ne nous appartient jamais vraiment.
Internet semble aujourd’hui indispensable à tous les jeunes artistes qui veulent se faire connaitre. Qu’en pensez-vous ?
Peut-être qu’internet aide à se faire connaître mais il n’aide pas à exister profondément. C’est l’illusion de la reconnaissance. Récemment dans un bled pommé du Lot, dans le bistrot, j’ai entendu une dame chantonner une de mes chansons. Elle ne l’avait pas écouté sur le net. Une chaîne de personnes qui m’était inconnue s’était fait circuler ma musique pour arriver ce matin là dans la bouche d’une serveuse. Je trouve ça tellement plus beau qu’un buzz.
La question qu’il faut se poser c’est : chantes tu pour être reconnu ou chantes tu pour te reconnaître? Le jour où je ne chanterai plus pour la bonne raison, j’espère que je saurai m’arrêter.
L’accueil du public lors de vos concerts a-t-il changé depuis cette diffusion ?
Non, absolument pas, je crois que la poésie est une antidote à cela.
Comment qualifierez-vous votre musique ?
Je dirai que c’est du Folk, parce que c’est plein d’espace, c’est élémentaire, aérien.
Je dirai que c’est de la chanson parce que c’est poétique, intime et je dirai que doucement ça prend une couleur rock, acidulé parce que derrière la douceur il y a quelques blessures cachées.
Votre album que le vent vienne est sorti pour les fêtes de fin d’année 2015. Comment s’est déroulé sa création ?
La création de cet album a été un grand voyage. L’enregistrement s’est déroulé sur une année en plusieurs sessions, partagé entre Burzet et Thiviers en Dordogne. Cet album est le fruit d’une grande amitié avec Benjamin Dubost qui en a réalisé les prises de son et a apporté la magie de sa patte dans les arrangements. D’autres musiciens se sont greffés à l’aventure, venus des quatre coins de France dans un home studio de derrière les fagots aménagé soit dans le grenier d’une grange, soit dans une cabane de jardin, soit dans le salon d’une vieille maison en pierre. Bref partout où l’air circule… Burzet, Chirols, Nanthiat, St Nazaire, Lyon, Paris, Grenoble. Voilà les provenances des amis musiciens.
Où peut-on se le procurer ?
On peut commander l’album en écrivant sur ma page facebook, ou bien pour les ardéchois à la FNAC d’Aubenas. Bientôt il sera téléchargeable en ligne.
Vos prochains projets ? Là, ça se bouscule, créer un site internet, réaliser d’autres clips, écrire encore et toujours, un autre album est d’ailleurs en préparation, jouer beaucoup, on se prépare une petite tournée à vélo avec l’ami Ben dans le Sud Ouest pour le printemps. Je serais également accompagné sur scène par Jonathan Mouton à la basse, Julien Desrumeaux à la guitare et Adrien Chambon à la batterie. Ce qui donne au folk quelques accent résolument rock. Mais je crois que je ne ferai pas la totalité de ce que j’ai envie de faire car pour créer, j’ai un besoin viscéral de m’ennuyer, ça nécessite d’avoir un planning pas trop chargé.
Crédit Photo : Steph Tripot
Sites officiels :
https://fr-fr.facebook.com/baptiste.dupre.officiel
https://www.youtube.com/channel/UCErT3pmyBIK-9I8407BLXOA