Patrick Gilles est un ardéchois fou de vélo. Vous l’avez peut-être découvert en 2015 avec notre article sur son raid 707, un raid solidaire pour le secours populaire. Aujourd’hui, il nous parle de vélo, de sa pratique et son évolution. C’est parti pour la carte d’identité d’une personne dont le dépassement de soi est un let-motiv. Pour cela, on lui a laissé carte blanche pour un article qui nous emmène sur les routes d’Ardèche, de France  mais aussi d’Europe.

Patrick GILLES, 49 ans, je suis un ardéchois (fidèle !). Je suis marié et papa d’une désormais grande fille, Coralie (16 ans).

Je pratique le vélo depuis l’âge de 12 ans. J’ai commencé aux côtés de mon oncle, président du club des Cyclos Randonneurs Privadois. Rien ne me prédestinait à faire du vélo car mes parents m’avaient inscrit dans un club d’athlétisme. Je me rendais cependant au stade tous les mercredis après-midi à vélo et progressivement, j’ai constaté que je prenais plus de plaisir lors de mes trajets qu’à courir en rond autour du stade ! Lorsque mon oncle m’a proposé de venir aux sorties des cyclos privadois le mercredi en fin de journée pour des petits tours de 25 à 35 km, j’ai progressivement délaissé l’athlétisme. Je me souviens qu’il arrivait souvent qu’une main bien vaillante m’aide à rester dans les roues dans les petites bosses que l’on empruntait autour de Privas.

Je découvre le vélo dans ma jeunesse

Rapidement, j’ai voulu aller au-delà de ces petites sorties et j’ai progressivement allongé les distances jusqu’à m’offrir mon premier 200 en guise de cadeau d’anniversaire pour mes 15 ans. Plutôt rondouillard, je n’étais pas vraiment taillé pour être un cycliste mais je rêvais de m’envoler dans les cols tel un Lucho Herrera !

A 17 ans, on m’a proposé de rejoindre le club FFC de Privas. L’expérience de la compétition n’a pas été très concluante même si je m’efforçais de donner le meilleur avec des moyens limités et aucune notion d’entraînement, me contentant simplement de rouler le mercredi après-midi.

L’essor des cyclosportives m’a offert un terrain de jeu davantage à ma convenance et j’ai progressivement délaissé les courses FFC pour trouver dans ces épreuves ce que j’aimais dans le vélo : les grands espaces, la montagne, des défis contre moi-même sur des parcours longs et difficiles. Les résultats ont suivi avec des places régulièrement dans le Top 20 et parfois le Top 10 des épreuves cyclosportives entre les années 90 et 2000.

Peu à peu attiré vers les longues distances

Mon attirance pour les longs parcours des cyclosportives m’a amené à croiser un solide cyclo de la région d’Aubenas qui m’a initié à la pratique de la longue distance et m’a permis de me préparer pour une première expérience qui fera office de déclic : Bordeaux Paris. Je n’oublierai jamais tout ce que j’ai pu éprouver comme sensations tout au long de cette épreuve avec à la clé, la découverte de la nuit à vélo. C’était en 1998, j’étais le plus jeune participant de l’épreuve que j’ai terminée à la 9e place. J’avais trouvé ma voie d’une certaine manière et j’ai fait des longues distances, ma principale façon de pratiquer le vélo.

Après une pause de quelques années suite à la naissance de ma fille en 2006, j’ai repris de manière assidue le vélo en 2014 et au cours de l’hiver 2015, j’ai créé l’association Cyclosportissimo pour réunir des adeptes, comme moi, de longues distances. Nous sommes une cinquantaine de membres, présents aux 4 coins de la France au sein de ce club un peu atypique dont le siège est à Pranles, petit village au-dessus de Privas. Compte tenu de notre dispersion géographique, nous nous appuyons essentiellement sur les outils numériques pour garder le contact et pour gérer l’association. Je suis ainsi quasiment devenu un véritable community manager !

Depuis 6 ans, j’enchaîne les épreuves longues distances en tant qu’ambassadeur de la marque nordiste « Origine Cycles » qui me permet de disposer d’un excellent matériel et de partager ma passion avec la « communauté » des cyclistes qui roulent sur des vélos de cette marque uniquement vendus en ligne. Je propose par ailleurs de revivre quelques-unes de mes aventures sur mon blog, le cyclonaute.fr.

Ma pratique m’amène à effectuer régulièrement de longues sorties d’entraînement et je mesure combien l’Ardèche est un formidable terrain de jeu, varié à souhait, à l’écart des grands axes de circulation et bénéficiant d’une météo favorable, sauf lorsque le vent s’en mêle ! Pour mes sorties de 200 à 300 km, j’aime à parcourir la montagne ardéchoise ou le sud Ardèche, notamment la partie cévenole du département : vallée du Chassezac, de la Borne, plateau de Montselgues…

L’envie de proposer des épreuves ardéchoises atypiques

Depuis 2021, je co-organise avec le club de Saint Sauveur de Montagut la Gravialissima, une randonnée gravel qui emprunte notamment la magnifique Dolce Via.

J’ai également lancé le projet d’une randonnée thématique, la Tournée Ardèchoise, dont les points de contrôle sont situés dans des brasseries locales ! 3 distances sont proposées : 500 km (le baron), 250 km (le demi) et 125 km (le galopin). Le parcours emprunte des petites routes et permet de découvrir l’Ardèche de manière originale et ludique. J’ai d’ores et déjà recensé plus de 20 brasseries et j’espère finaliser le concept de cette randonnée permanente d’ici l’été 2022.

Après une saison 2021 bien remplie, je prépare avec toujours la même envie et la même soif d’aventure la saison 2022 avec notamment comme objectif, la première édition de l’Ardèchoise Ultra, une boucle de 620 km et près de 10 000 m de dénivelé à boucler dans un délais maximum de 36 heures. Pour cela j’alterne sorties en extérieur et sorties « virtuelles » sur home-trainer connecté. Une manière différente de s’entraîner que j’ai découvert, contraint et forcé, lors du confinement au printemps 2020 mais qui représente aujourd’hui une part non négligeable de mon entraînement avec des séances quotidiennes d’une heure chaque matin avant de partir au boulot !

Crédit photo : David Fournel

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